Entretien exclusif avec le Maire de Ouidah, Sévérin ADJOVI
SÉVÉRIN ADJOVI : « Boni Yayi doit apprendre à respecter ses engagements et changer de méthodes »
(L’Autre Quotidien 18/08/2008)
Sévérin Adjovi tient parole et gère avec sérieux chaque jour, la mairie de Ouidah. Il a rejoint la ville où il habite désormais en permanence, pour être plus proche de ses administrés. L’ancien ministre, plusieurs fois député, chef du parti RDL-vivoten et opérateur économique de dimension internationale, se sent bien dans sa peau de maire d’une ville historique de grande importance et a beaucoup d’ambition pour sa commune. Cela ne l’empêche pas d’avoir son point de vue sur la situation difficile que traverse actuellement le Bénin sur le plan politique.
Monsieur le président, votre élection à la tête de la Mairie de Ouidah traduit la reconnaissance de vos capacités par vos compatriotes animés par le souci de relancer l’économie de leur commune. Comment avez-vous accueilli cette élection ?
Avec une grande surprise, bien que tout le monde connaissait ma volonté de bâtir avec mes compatriotes de Ouidah, cette ville qui en a tant besoin et qui est devenue une des dernières du Bénin parce que négligée. Négligée parce que Ouidah est une ville vraiment spéciale. Depuis 1960, il est reconnu à la ville de Ouidah qu’elle fait partie des trois principales villes de l’ex-Afrique occidentale française. Il y avait, Saint Louis, Dakar et Ouidah. Les villes comme Cotonou, Abomey et Parakou, n’existaient pas. Aujourd’hui, on se retrouve dans une situation où il n’y a même pas de rue à Ouidah. Il n’y a rien. Les voies sont tracées, mais elles sont en si mauvais état.
Quelle misère ! Mêmes les voies pavées qui sont faites, ne sont pas stabilisées. Quant à mon élection, les gens n’y croyaient pas. Ils disaient que je n’accepterais jamais d’être le Maire de Ouidah parce que, c’est trop petit pour moi. Même si, j’étais né grand, j’ai eu à faire mes premiers pas, à pousser des dents, à atteindre la majorité. Et maintenant je suis à un âge que je dirai certain. Il y a tellement de choses à faire. Nous avons trouvé une ville où les bases sont là mais rien n’a été fait pour son développement. Je ne dis pas que mon prédécesseur n’a pas pu réussi quelque chose. Il a pu maintenir le cap de ce que les sous-préfectures avaient laissé, une image de Ouidah qui est bonne. Il a réussi à éviter le déclin de la Ville pendant ces cinq dernières années. Mais, tout le reste est à faire. C’est pour cette raison que je dis que nous sommes armés d’un courage certain pour aller de l’avant avec Ouidah.
Vous êtes élu. Vous avez certainement fait un premier état des lieux Quelle est votre vision pour cette ville ? Quelle vocation voulez-vous donner à la commune ?
Le premier point de mon programme est que j’exécuterai mes priorités en accord avec le conseil communal de Ouidah à partir d’un plan décennal 2008-2018. Parce que je ne crois pas qu’on puisse réaliser quelque chose de très important en 5 ans seulement. Pendant les 5 premières années, nous allons réaliser des choses pour étonner le monde. Les citoyens de cette commune et ceux qui aiment Ouidah, attendent beaucoup de nous. Nous pensons que c’est un heureux événement pour nous d’arriver à la tête de Ouidah et nous voulons prouver que les populations ont eu raison de nous avoir choisi. La première des choses que nous avons dit qui est la priorité des priorités, c’est d’abord fait l’audit financier des lotissements de la commune de Ouidah. Nous l’avons lancé mais ce n’est pas toujours de gaieté de coeur. Que quelques adversaires politiques acceptent ou non cet audit, n’est pas l’essentiel. Ce qui s’est passé, c’est que tout Pahou a été pris en otage pour qu’on ne sache pas comment les lotissements ont été faits.
OUIDAH, NOTRE PARTI POLITIQUE !
Deuxièmement, nous voulons avoir un état des lieux de la situation financière et des lotissements. Au fait, nous n’avons pas d’adversaire, ni d’ennemi, nous pensons que Ouidah est notre parti politique. Nous tous, nous devons prendre la commune comme notre parti politique. Le parti pris n’est pas bon et est à exclure pour travailler ensemble. A partir de ce moment, nous pouvons partir sur de bonnes bases. Après l’état des lieux, il faut réaliser avec l’aide des architectes, des géomètres, des ressortissants de la ville de Ouidah, un plan directeur de développement de la ville. Lorsqu’on aura ce plan, nous saurons où on va. Avec la chance que nous avons aujourd’hui de faire des emprunts au nom de la ville, nous débordons d’idées. Ouidah n’a pas de plan de réhabilitation et la ville, elle est restée une ville intermédiaire qui a pourtant beaucoup d’atouts qu’on peut exploiter.
En dehors des lotissements, quelles sont vos autres priorités ?
Le Lac Towou, est un lac qui pourrait devenir ce qu’en Côte d’Ivoire on appelle « la baie des milliardaires ». Nous pouvons dire ici que c’est la baie des millionnaires avec le port nautique et autres équipements. Nous pensons aussi que, avec l’environnement de Ouidah, nous pouvons faire quelque chose de mieux que le projet Songhaï, en tirant leçons de tout ce qui se fait là et en réalisant un projet agricole du même type en élevage, pisciculture, en horticulture, et autres projets intégrés, comme des projets d’élevage des haulacodes, production du sel parce que Djégbadji a une vocation de marais salant et la production maraichère dans les bas-fonds. Nous ne pouvons pas honnêtement développer une ville sans réfectionner et construire certaines routes intercommunales. Nous avons le cas du carrefour « Y » que nous avons déjà commencé à réaliser et qui part de Vasseho jusqu’à la gare de l’Ocbn et débouche sur la route de l’esclavage. C’est cette ancienne voie que nous venons d’ouvrir. Nous devons essayer de faire le Vasseho- gendarmerie en passant par le cimetière français et la mosquée centrale. Voilà un peu, un certain nombre de voies urbaines que nous voulons construire.
Qu’en est-il de l’habitat à Ouidah ?
Après l’audit des lotissements, nous voulons après l’état des lieux, construire de nouveaux quartiers. Nous pensons qu’il faut mettre en place de nouveaux quartiers avec 300 ou 500 logements et construire aussi de nouvelles infrastructures hôtelières. Il y aura la réhabilitation de tronçon tel que celui qui va vers Savi. Pahou n’a plus tellement d’espace, nous allons revoir l’aménagement et trouver un quartier pour un nouvel habitat après le lotissement ; nous irons à Houapkédaho qui est une zone extraordinaire et au niveau de la plage faire des aménagements. Nous donnerons un délai pour la construction des logements. Ainsi, il ne sera plus question de prendre n’importe quel domaine pour que quelqu’un se lève et dise qu’il veut vendre sa parcelle. C’est une magouille qui se fait pour déclarer une minorisation des prix des parcelles vendues. On voit déclarer par exemple avoir vendu trois hectares à 10 millions de F Cfa. Ce n’est pas possible. Si, quelqu’un veut le faire, nous allons lui dire que la Mairie achète et il sera obligé de redresser son prix pour que nous puissions percevoir les taxes conséquentes. Donc, la Mairie a la priorité sur l’achat. Lorsque vous achetez, vous pouvez vendre, mais il ne faudra pas que les propriétaires nous trompent sur le prix. Il ne faut plus qu’on vende à 2 millions ce qui vaut en réalité 20 millions. Nous allons encourager la vérité des prix et ainsi sauvegarder des taxes pour la caisse de la commune et pour son développement.
A ce propos, vous avez beaucoup d’ambition pour Ouidah, sur le plan infrastructures et sur le plan du développement. Vous êtes un homme d’affaires, vous savez que pour faire de bonnes choses, il faut avoir aussi de l’argent. Quelles sont les ressources de Ouidah ?
Les ressources sont limitées certes, mais nos relations sont immenses. Ceux qui aiment Ouidah sont nombreux. Les ressortissants et les citoyens de Ouidah, sont partout au niveau de la diaspora comme au niveau de Cotonou. Si nous leur proposons quelque chose de valable, de sérieux, ils vont investir dans Ouidah.
LA ROUTE DES ESCLAVES, UN ATOUT A VALORISER
Par ailleurs, au plan touristique la route de l’esclave est un atout. Goré au Sénégal a une réputation touristique mais n’est pas un site, c’était le lieu de passage obligé. C’est Ouidah qui est l’origine et recèle de nombreux éléments historiques importants sur l’esclavage. La route d’Adadja, les différentes stations pour l’esclavage, l’arbre de l’oubli et la porte du non retour sont autant de lieux historiques de l’esclavage que nous allons la valoriser sous forme de circuit touristique pour suivre les différentes étapes de la traite avant l’embarquement vers l’Amérique. Tout ceci nous rapportera beaucoup d’argent. Il y a aussi nos partenariats et nos jumelages que nous avons l’intention d’activer. Avec la loi sur la décentralisation l’essentiel pour toute mairie c’est d’avoir de bonnes idées et de pouvoir les financer. Si, elles sont viables, elles sont forcément finançables. Nous avons la possibilité aujourd’hui, de faire des emprunts sur le marché financier avec l’appui des autorités gouvernementales puisque Parakou vient d’avoir ses six milliard, Bohicon aussi l’aura et Ouidah qui est une commune viable peut espérer 7 ou 8 milliards à cause du tourisme.
On connaît votre penchant pour le sport. Aujourd’hui, à la tête de la ville de Ouidah, comment pensez-vous faire pour que les jeunes participent au championnat national ?
C’est dans ce sens que nous avons nommé un assistant chargé de la jeunesse et du sport qui adore le sport et s’occupe en même temps de notre communication. Je pense qu’il y a de bons éléments à Ouidah. Il y a une équipe qu’on appelle « Jeunesse sportive de Ouidah » qui est en deuxième division et que nous allons aider à monter en première division. Vous savez que c’est mon penchant. Nous n’arrivons pas encore à faire des Requins, ce que nous voulons. Nous sommes obligés d’importer des éléments. Je suis contre les importations d’éléments sportifs. Mais, les moyens ne manquent pas. Il faut qu’avec le temps nous puissions donner un peu plus à l’organisation des Requins. Nous allons réaménager le stade municipal, trouvez une formule de financements pour que cela puisse se faire et que nous ayons un stade digne de ce nom avec de nouvelles aires de jeux, avec la création par la suite d’une école de football à Ouidah.
Ouidah est aussi une ville culturelle et cultuelle. Que pensez-vous faire pour promouvoir la riche culture de cette commune ?
Nous avons quelques idées, là – dessus. Nous devons valoriser et organiser la fête des « Gléhouéhoué » qui fait un peu concurrence avec la fête de Grand Popo qui est devenue légendaire. Ainsi, chaque année, pourvu que ce soit le 8 décembre, on organise cette fête mais qui n’a pas l’air de faire une attraction des populations. Tout le monde sait au Bénin que Pâques s’organisait à Ouidah. Les lundis de Pâques, tout le monde était à Ouidah. Autant prendre le vendredi, le samedi avant Pâques, le dimanche et le lundi pour cette fête des Gléhouéhoué. C’est une proposition que je vais faire. En ce moment, il y aura une période de congé où les gens de Parakou et d’ailleurs, viendront pour que durant 4 jours, cette fête soit une vraie attraction. Cette année, nous allons encore fêté le 8 décembre mais ce ne sera plus le cas l’année prochaine. Nous prendrons le temps de bien nous organiser pour qu’en 2010, ce soit quelque chose de consistant.
REPENSER GLEHOUEHOUE
Il y aura également des festivals des manifestations du genre « Kaletas ». Ce sera une série de carnavals, quelque chose d’internationale à faire de façon progressive, pour que nous ayons de l’attrait touristique et que les touristes sachent que c’est à telle période de l’année qu’il faut aller à Ouidah. En dehors des parcs, nous allons trouver un nouvel endroit pour organiser cette fête. Aujourd’hui, là où on fête Gléhouéhoué, c’est le Fort français. Il faut trouver une autre place. On peut s’entendre avec des familles comme les Chodaton ou d’autres qui ont encore des parcelles afin de trouver un nouveau site afin que toute la fête s’y installe et que le lundi de pâques devienne la fête de Gléhouéhoué. Voilà, ce que nous pensons.
Il y a tellement de chose à dire. Quelle image, voulez-vous avoir de Ouidah, 5 ans après ?
Wait and see. Je ne veux pas faire des promesses mais je travaille plus de 10 heures par jour. Je ne suis pas le Maire installé à Cotonou, je suis chez moi. Installé à Ouidah. Ce qui veut tout dire. Je suis un bosseur et je considère que j’ai de l’ambition pour ma ville et les populations me le rendent bien. Les populations veulent que Ouidah change. Ça va changer et ça doit changer. Déjà, les six premiers mois, il faut que le comportement des agents de la Mairie change. Il faut qu’on se mette au travail. Les gens pensaient que le Maire Sévérin Adjovi va prendre le poste et va repartir. Je suis là et j’y resterai. On va dépasser le cadre de Ouidah dont vous incarnez aujourd’hui l’autorité.
Disons que Sévérin Adjovi, c’est une personne ressource en matière de politique au Bénin. Votre image passe comme une lettre à la poste. On ne vous présente plus. Que devient le Rdl Vivoten ?
Vous savez qu’avant la Conférence nationale, nous avons été un des tous premiers partis politiques. Nous avons eu des députés dans tous les départements et nous avons restructuré. Vous savez, au Bénin, la trahison et la transhumance ont fait que lorsque vous n’avez pas la tête sur les épaules, vous allez perdre votre direction même avec une logique qui est de gagner les élections. Je pense que le Rdl se porte bien. Nous avons voulu prendre un peu de recul pour regarder un peu ce qui peut se faire de mieux. Quant à l’image de l’homme politique, Sévérin Adjovi a sur le plan national comme régional, un nom qui ne bouge pas. Le parti n’est pas présent à toutes les élections certes. Nous n’avons pas tout le temps été candidat aux élections présidentielles. En 1996, il fallait présenter un candidat, nous ne l’avons pas fait parce qu’on nous a convaincu du contraire. C’était une erreur. Aujourd’hui, la situation se redresse. Je pense que Rdl Vivoten a toujours ses structures. Nous allons commencer maintenant à faire de petits pas. Surtout maintenant que je viens de descendre à la base en tant que Maire. Je pense que ce sont des petits pas qui deviendront de grands pas d’ici peu.
Actuellement de votre observatoire, comment vous voyez les rapports entre l’Exécutif et le Parlement qui a dérapé ces derniers jours ? Comment pensez- vous qu’on puisse régler ce type de problème ?
D’abord, je voudrais être honnête avec vous. Le Chef de l’Etat, Boni Yayi, a la volonté mais il s’y prend très mal. Nous sommes dans un pays où tout le monde se connaît. Vous ne pouvez pas donner l’impression de brimer des populations, des leaders politiques et dire que vous allez réussir votre quinquennat. Je ne suis pas contre lui. J’étais le premier homme politique à dire de voter pour lui, alors que mon intention était plutôt de faire autre choix. Mais, comme c’est un banquier, j’ai cru qu’il va respecter ses engagements. C’est un homme qui finit par détruire aussi les initiatives. C’est dommage ! Nous n’avons jamais été contre lui. Nous considérons que ce n’est pas nécessaire parce qu’il faut aider celui qui veut bâtir. Je suis un bâtisseur et j’admire les bâtisseurs. Mais, si vous êtes bâtisseur pour détruire les autres autour de vous, ça pose problème. C’est ce que nous reprochons au président de la République. En tant qu’ancien banquier il ne respecte plus ses engagements vis-à-vis des hommes politiques, même des hommes tout simplement. Deuxièmement, vous savez qu’il n’y a pas de petite politique. La politique, c’est l’art de tous ceux qui savent prévoir et de ceux qui savent qu’en marchant pour ne pas avoir trop de handicap, il faut pouvoir considérer les hommes politiques. Il faut savoir contourner les obstacles. Vous ne pouvez pas contrôler tout le temps les gens, si vous ne parlez pas le même langage. Il y a beaucoup de bonnes volontés qui sont autour de Boni Yayi qui veulent qu’il réussisse. Est-ce qu’il les écoute d’abord. ? C’est une interrogation pour moi. C’est malgré lui, que nous sommes installés, alors que nous l’avons soutenu au deuxième tour. Il devrait nous renvoyer l’ascenseur. Je dois rendre hommage à un homme. C’est André Dassoundo qui s’est déplacé chez moi pour me dire : « Nous allons vous soutenir ».
AIDER LE CHEF DE L’ETAT A MIEUX COMPRENDRE LE BENIN
Ils m’ont fait déplacer la nuit à 23 h au Palais de la République pour me dire qu’ils vont me soutenir et puis le lendemain, c’est pour me dribbler. Grâce à Dieu, au seigneur Jésus, aux Mânes de nos Ancêtres, Ouidah m’a élu. C’est dire que ce qui s’est passé dans la salle ce jour là, est extraordinaire. S’il ne tenait qu’aux hommes, je ne gagnerais pas.
A l’heure actuelle, vous pensez qu’il y a une voie de sortie ?
Il y a toujours une voie de sortie qui dépend de la volonté de l’homme, Boni Yayi. S’il s’entête dans sa manière de faire, il n’aura personne derrière lui à brève échéance. Moi, par exemple, je ne suis pas contre lui. Je ne suis même pas dans l’opposition. Je ne suis dans rien, ni dans G13, G14, ni G15, etc. Mais, je suis considéré je crois comme son vrai ennemi. On peut me jalouser. Je peux aider les gens qui me détruisent mais je vais avancer. Mon avenir est devant moi, et non derrière moi. C’est pour cela que je crains que son comportement, ne puisse pas aider au développement rapide de notre pays. Il a la volonté. Mais, la volonté seule ne suffit pas. Il ne faut pas détruire les autres pour se construire.
Avec tout ce qui se passe, comment voyez-vous l’avenir du Bénin ?
Je pense que nous devons aider le Chef de l’Etat à mieux comprendre les problèmes du Bénin qui ne sont pas seulement économiques. Les problèmes du Bénin sont sociologiques, psychologiques aussi. Comment peut-on chercher à tout avoir ? Boni Yayi est président de la République, il a le gouvernement, il a la majorité à l’Assemblée nationale, il a la totalité des membres de la Cour constitutionnelle, la Cour Suprême, le Conseil économique et social, qu’est-ce qui lui reste encore ? L’humilité c’est de faire travailler tout le monde, au lieu de chercher à détruire tout le monde pour s’imposer. Les populations ne sont pas contre Boni Yayi. Les hommes politiques, et les syndicats non plus. Mais, lorsque Boni Yayi fait des promesses qu’il ne réalise pas, comment voulez-vous que les gens réagissent ? Nous ne demandons qu’à servir, à participer. Personne n’aime être exclu.
Un dernier mot, si vous en avez ?
Je remercie les populations de Ouidah qui m’ont fait cette surprise de me faire élire conseillé communal. Je suis revenu à la base après avoir occupé de hautes fonctions. Je remercie les formations politiques qui ont permis mon élection à la Mairie et je remercie Dieu. J’ai vu dans cette salle, le jour de l’élection, un vrai Dieu, le Saint esprit était descendu. Ce ne sont pas les hommes. Dieu a utilisé les hommes pour que je sois élu. Nous demandons au président Boni Yayi de revenir en lui-même, de rentrer en lui-même et de comprendre la sociologie de notre pays. On vous empêche même d’aller à la télé. Si, je ne suis pas devenu Maire, on ne me verra plus à la télé.
Ce qui veut dire que depuis 2 ans, on ne nous donne plus la parole. Vous avez vu combien de fois, Adrien Houndjédji, Bruno Amoussou à la télé ? Je souhaiterais que les populations du Bénin profond prennent conscience qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Mais, en même temps nous devons aider le président à changer. Le président de la République doit ouvrir les yeux et accepter d’écouter les critiques.
Propos recueillis par Romain Toï et Léon Brathier © Copyright L’Autre Quotidien